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Panorama DossierLes méthodes de quantification en santé animale peuvent permettre d’améliorer la santé humaine

Dossier Posté sur 2021-08-16 11:21:45

Les méthodes de quantification en santé animale peuvent permettre d’améliorer la santé humaine

Auteurs

D. Pigott (1)* & B. Devleesschauwer (2, 3)

(1) Assistant Professor, Institute for Health Metrics and Evaluation, University of Washington, Seattle, WA (États-Unis d’Amérique).
(2) Epidemiologist, Department of Epidemiology and Public Health, Sciensano, Bruxelles (Belgique).
(3) Visiting Professor, Department of Veterinary Public Health and Food Safety, Ghent University, Merelbeke (Belgique).

* Contact auteurs : pigottdm@uw.edu

Les désignations et dénominations utilisées et la présentation des données figurant dans cet article ne reflètent aucune prise de position de l’OIE quant au statut légal de quelque pays, territoire, ville ou zone que ce soit, à leurs autorités, aux délimitations de leur territoire ou au tracé de leurs frontières.
Les auteurs sont seuls responsables des opinions exprimées dans cet article. La mention de sociétés spécifiques ou de produits enregistrés par un fabricant, qu’ils soient ou non protégés par une marque, ne signifie pas que ceux-ci sont recommandés ou soutenus par l’OIE par rapport à d’autres similaires qui ne seraient pas mentionnés.

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Les méthodes adoptées depuis une vingtaine d’années pour quantifier les données de santé humaine à l’échelle mondiale en les exprimant en termes d’années de vie ajustées sur la qualité (QALY) et d’années de vie ajustées sur l’incapacité (DALY) ont permis de mieux documenter et de mieux cibler les prises de décision fondées sur des données [1] en matière de politique sanitaire. Dans le même esprit, le programme « L’impact mondial des maladies animales » (GBADs), s’il est couronné de succès, aura non seulement un potentiel équivalent pour le secteur de la santé animale, mais il permettra également d’améliorer notre manière de comprendre les résultats obtenus dans le domaine de la santé humaine.

Zoonoses

Nombre de maladies endémiques et de maladies émergentes sont d’origine zoonotique, transmises entre les humains et les animaux. Une quantification fiable de la situation des agents pathogènes zoonotiques au sein des populations animales apporterait un éclairage précieux aux estimations actuelles du poids de ces agents pathogènes, en particulier si les données sont regroupées par systèmes de production, car les systèmes de production déterminent le potentiel d’exposition des humains à ces agents et d’impact de ces agents sur la santé publique. La capacité à mener de pair des interventions de santé animale et de santé publique là où l’on trouve des cas à la fois dans les populations animales et les populations humaines est un aspect essentiel de la gestion de ces maladies. La plupart des agents pathogènes émergents étant de nature zoonotique [2], il est indispensable d’assurer un suivi systématique de la santé animale afin de détecter les évolutions anormales.

Alimentation et sécurité sanitaire des aliments

Compte tenu de l’apport significatif des produits de l’élevage dans l’alimentation mondiale [3], il est utile de pouvoir quantifier la qualité et l’innocuité des produits consommés par les populations humaines. Les estimations concernant l’impact des aliments dangereux font état d’un poids significatif mais gérable [4]. La connaissance détaillée des espèces animales domestiques sensibles aux principaux agents pathogènes transmis par les aliments et des foyers d’exposition à ces agents permettrait d’orienter les interventions requises vers les secteurs qui en ont besoin. La quantification des pertes de production et des pertes potentielles de nutriments permettra de recentrer les efforts sur l’amélioration de la sécurité alimentaire et sur une supplémentation à l’échelle locale des régimes alimentaires, grâce à un meilleur état sanitaire du cheptel.

L’avenir de la santé humaine

Le destin des humains est inextricablement lié à celui des animaux d’élevage. Si les prévisions en matière de santé publique s’intéressent aux courbes d’évolution des principaux facteurs de risque (tabagisme, etc.) [5], l’évolution de la santé des animaux d’élevage fait rarement l’objet d’analyses exhaustives reposant sur des processus consensuels. Afin d’être en mesure de prédire les effets des politiques de santé animale sur l’évolution de la santé humaine dans les décennies à venir, il est indispensable de disposer au préalable d’estimations fiables de la situation présente de la santé animale et de ses effets sur l’homme.

https://doi.org/10.20506/bull.2021.1.3262

Références

  1. Murray C.J.L., Abbafati C., Abbas K.M., Abbasi M., Abbasi-Kangevari M., Abd-Allah F., Abdollahi M., Abedi P., Abedi A., Abolhassani H., Aboyans V., Abreu L.G., Abrigo M.R.M., Abu-Gharbieh E., Abu Haimed A.K., Abushouk A.I., Acebedo A., Ackerman I.N., Adabi M., Adamu A.A., Adebayo O.M., Adelson J.D., Adetokunboh O.O., Afarideh M., Afshin A., Agarwal G., Agrawal A., Ahmad T., Ahmadi K., Ahmadi M., Ahmed M.B., Aji B., Akinyemiju T., Akombi B., Alahdab F., Alam K., Alanezi F.M., Alanzi T.M., Albertson S.B., Alemu B.W., Alemu Y.M., Alhabib K.F., Ali M., Ali S., Alicandro G., Alipour V., Alizade H., Aljunid S.M., Alla F., Allebeck P., Almadi M.A.H., Almasi-Hashiani A., Al-Mekhlafi H.M., Almulhim A.M., Alonso J., Al-Raddadi R.M., Altirkawi K.A., Alvis-Guzman N., Amare B., Amare A.T., Amini S., Amit A.M.L., Amugsi D.A., Anbesu E.W., Ancuceanu R., Anderlini D., Anderson J.A., Andrei T., Andrei C.L., Anjomshoa M., Ansari F., Ansari-Moghaddam A., Antonio C.A.T., Antony C.M., Anvari D., Appiah S.C.Y., Arabloo J., Arab-Zozani M., Aravkin A.Y., Arba A.A.K., Aripov T., Ärnlöv J., Arowosegbe O.O., Asaad M., Asadi-Aliabadi M., Asadi-Pooya A.A., Ashbaugh C., Assmus M., Atout M.M.W., Ausloos M., Ausloos F., Ayala Quintanilla B.P., Ayano G., Ayanore M.A., Azari S., Azene Z.N., Darshan D.B., Babaee E. et al. (2020). – Five insights from the Global Burden of Disease Study 2019. Lancet, 396 (10258), 1135–1159. https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)31404-5.
  2. Jones K.E., Patel N.G., Levy M.A., Storeygard A., Balk D., Gittleman J.L. & Daszak P. (2008). – Global trends in emerging infectious diseases. Nature, 451, 990–993. https://doi.org/10.1038/nature06536.
  3. Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) (2020). – Nutrition and livestock. Technical guidance to harness the potential of livestock for improved nutrition of vulnerable populations in programme planning. https://doi.org/10.4060/ca7348en.
  4. Havelaar A.H., Kirk M.D., Torgerson P.R., Gibb H.J., Hald T., Lake R.J., Praet N., Bellinger D.C., de Silva N.R., Gargouri N., Speybroeck N., Cawthorne A., Mathers C., Stein C., Angulo F.J. & Devleesschauwer B., on behalf of World Health Organization Foodborne Disease Burden Epidemiology Reference Group (2015). – World Health Organization global estimates and regional comparisons of the burden of foodborne disease in 2010. PLoS Med., 12 (12), e1001923. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1001923.
  5. Foreman K.J., Marquez N., Dolgert A., Fukutaki K., Fullman N., McGaughey M., Pletcher M.A., Smith A.E., Tang K., Yuan C.W., Brown  J.C., Friedman J., He J., Heuton K.R., Holmberg M., Patel D.J., Reidy P., Carter A., Cercy K., Chapin A., Douwes-Schultz D., Frank T., Goettsch F., Liu P.Y., Nandakumar V., Reitsma M.B., Reuter V., Sadat N., Sorensen R.J.D., Srinivasan V., Updike R.L., York H., Lopez A.D., Lozano R., Lim S.S., Mokdad A.H., Vollset S.E. & Murray C.J.L. (2018). – Forecasting life expectancy, years of life lost, and all-cause and cause-specific mortality for 250 causes of death: reference and alternative scenarios for 2016–40 for 195 countries and territories. Lancet, 392 (10159), 2052–2090. https://doi.org/10.1016/S0140-6736(18)31694-5.

Informations relatives à l'article

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